Noms populaires
Pétasite hybride, Pétasite officinal, Grand taconnet, Grand Pas d’âne, Grand bonnet, Grand Pétasite, Chapelière, Herbe aux teigneux, Herbe à la peste, Contre peste, Herbe aux chapeaux, Tchépé aux environs de Damprichard dans le Doubs, Droutza dans la région de Vallorbe en Suisse, Petasites hybridus .L, etc.
Racine du nom
Du Grec « Pétasos » : chapeau, parasol, par allusion à la surface ample des feuilles de certains Pétasites qui peuvent être utiles en cas d’averse surprise…
Habitat
Bords des cours d’eau, forêts humides, mégaphorbiaies, ravins forestiers humides…
Description
Tige dressée, robuste et unique qui se développe avant les feuilles. Elle est bien souvent éclaboussée de pourpre.
La tige porte des écailles foliacées dès la base jusqu’au début de l’inflorescence terminale.
Grandes feuilles toutes basales apparaissant après la floraison (ce qui distingue les Pétasites des Adénostyles, chez ces derniers, les feuilles naissent en même temps que la floraison).
Limbe large et réniforme qui peut même atteindre 80cm de large ! Le Bord du limbe sinué-denté assez grossièrement.
La base du limbe présente une échancrure limitée par deux nervures saillantes sur la face inférieure : Ce caractère permet de reconnaître à coup sûr le Grand Pétasite.
On peut discerner sur la face inférieure des feuilles une pubescence sur les nervures principales. La face supérieure du limbe arbore une couleur verte plutôt sombre.
Pétiole très long, épais, anguleux qui imite une « gouttière ».
Inflorescence terminale en grappe serrée qui s’allonge après la floraison.
Petits capitules qui regroupent des fleurs tubulées purpurines.
Involucre à bractées plus ou moins rosées qui s’achèvent par un sommet obtus.
Les individus portent dans leur inflorescence :
- Soit des capitules (3 à 4mm de diamètre) à fleurs hermaphrodites au centre et à fleurs unisexuées femelles en périphérie. On parle alors de plantes plus ou moins femelles ;
- Soit des capitules (7 à 8mm de diamètre) qui contiennent très peu de fleurs hermaphrodites au centre et des fleurs unisexuées mâles en périphérie. On parle alors de plantes plus ou moins mâles.
Akènes munies d’aigrettes à soies blanches de plus de 1 centimètre.
Présentation
Le Pétasite hybride est très précoce. On peut le voir en fleurs à partir de mars jusqu’à début mai.
Il affectionne divers biotopes pourvu que le sol soit mouillé et riche en éléments nutritifs.
Lorsque ces conditions sont réunies, le Pétasite hybride peut former de grandes colonies et peut même s’installer dans le lit des cours d’eau.
L’Herbe aux chapeaux montre une nette préférence pour les rives des cours d’eau, les zones alluvionnaires et les mégaphorbiaies.
Après sa floraison, il produit ses feuilles qui peuvent devenir très larges. Alors, on admire plus facilement son omniprésence, sa domination, autour et, dans les rivières.
Si l’on frotte ses feuilles, une effluve fétide s’en dégage, celle-ci ressemble à l’odeur de la « Punaise ».
Sur la Chaîne Jurassienne, Jean-François Prost l’indique comme commun dans les endroits humides de toute la plaine (Bresse, Vignoble, Territoire de Belfort, Vallée du Doubs…) jusqu’à environ 1 300m d’altitude dans la forêt de la Frasse (Nommée aujourd’hui : « Forêt du Massacre » à Lamoura.
À partir d’environ 500m d’altitude et jusqu’aux sommités, c’est le Petasite Albus qui devient plus fréquent en forêt.
Dans le reste du monde, on trouve le Pétasite hybride dans les lieux humides de toute l’Europe, en Afrique du Nord et au Moyen–Orient.
Attention ! ! Tous les Pétasites contiennent des alcaloÏdes comme la Pyrrolizidine qui sont considérés comme cancérigènes pour l’homme.
En 2004, certains pays ont retiré du commerce des produits pharmaceutiques à base de Pétasite. Depuis, ces alcaloïdes indésirables sont éliminés des médicaments vendus en pharmacie.
C’est le Pétasite hybride qui est le plus employé dans la fabrication de produits pharmaceutiques.
De nos jours, on extrait une huile de ses différents organes avec laquelle on combat le rhume des foins.
La racine contient entre autre, de la Pétasine qui soignerait peut-être les maux de tête : céphalées ou migraines).
En Suisse, on peut trouver des médicaments à base d’extrait de Pétasite pour soigner les maux de ventre, les allergies (rhume des foins) et la migraine.
On utilise depuis peu le Pétasite officinal pour calmer les douleurs des voies urinaires lors du passage de calculs. Apparemment, en homéopathie, il calmerait les douleurs cervicales.
Dans le temps, on posait les larges feuilles du Pétasite hybride sur la tête des enfants atteints de la peste pour les protéger (d’où son nom de « Contre peste »).
Les anciens appliquaient les feuilles en cataplasmes sur les blessures, foulures et piqûres. Cette plante était censée combattre la peste, la teigne et les crises de goutte.
Nos ancêtres récoltaient les fleurs pour guérir les affections des voies respiratoires comme la toux et l’asthme.